Carnaval aux petits pois.

C'était un sombre matin d'hiver,

La neige était tombée cette nuit-là,

J'avais mal dormi, comme à chaque chute de flocons,

Le taux d'hydrométrie dans l'air étant plus élevé.

Mon fils était encore en primaire,

Je ne travaillais pas ce jour-là.

Lorsque je me réveillais,

Je vis que l'heure était déjà bien avancée

Il me fallait faire vite si je ne voulais pas

Que Willow soit en retard à l'école.

Une fois ce dernier fin prêt,

Je sautais dans mes charentaises trouées

Enfilais sur un tee-shirt usagé XXL,

Ma vieille robe de chambre orange,

Trop étroite aux entournures

N'ayant plus qu'un bouton en son milieu

... "Andiamo", en avant pour l'école. ...

10 minutes plus tard,

Bravant le froid et la neige

Willow déposé à temps à l'école,

Je regagnais ma masure,

La neige voilant tout,

Tranquille, incognito !

Bien au chaud dans ma Panda

Et dans mes charentaises percées,

Bien que les gambettes nues,

Voici que soudain à mi-chemin

Gwendoline,

(Oui toutes mes voitures se nomment ainsi :)

Gwendoline IV disais-je,

Fut prise d'une toux de cimetière

Et cessa d'avancer.

Mon dieu que faire, j'ouvre le capot,

Je tapote, tente de comprendre ...

Ma robe de chambre étriquée s'ouvre, impudique,

Dévoilant des parcelles de moi,

Tandis que la neige tombe à demi-flocons.

Boudinée, gelée,

Je me souviens que dans la malle arrière,

un ciré devrait à défaut d’esthétisme

Me rendre d'allure moins indécente.

Me voici partie pieds à moitié nus dans la neige,

En quête d'un garage.

Fière et tête haute,

Comme si je défilais

En tant que mannequin vedette de Versace

Ou de Pierre Cardin,

J'avisais un garage salvateur.

Toujours habillée "haute couture"

Je repartis chercher le véhicule avec le garagiste

Qui ne fit aucune réflexion

Sur mon étrange accoutrement .

Imaginez vous entortillé

Dans une robe de chambre (orange criard) défraîchie,

Surmontée d'un improbable imper vert à gros pois noirs

Trop court aux bras et aux jambes

Et chaussé de charentaises haillonneuses...

Puis le brave homme

Me donna RDV pour 12h00,

Je le foudroyais du regard

Et du haut de ma superbe,

Je le sommais

Ni plus ni moins

De me raccompagner

Chez moi !

Le pauvre s'exécuta,

Sans broncher.

Lorsque je revins quelques heures plus tard

Récupérer Gwendoline,

J'étais devenue la plus raffinée des créatures .

Le garagiste, son épouse, et leur fils

Lorsqu'il me virent arriver,

Pimpante et souriante

En talons hauts, maquillée,

Coiffée, ongles vernis

Et port de reine

Éclatèrent alors d'un un fou rire

Inextinctible

Qui me gagna tout autant.

.....

ADDITIF

Marie mais où es-tu allée traîner

pour mettre mes pÔvres vieilles bonnes pantoufles

dans un état pareil

quelle sente de montagne

as-tu donc empruntée

là-bas chez toi au pays des chamois dorés !!!

.....